La linogravure, comme son nom l’indique, est une technique de gravure.
Elle se pratique sur du linoleum ou une gomme tendre, et permet d’imprimer un visuel sur des supports tels que le papier, le textile, ou le bois.
La technique de gravure s’appelle alors la gravure en taille d’épargne
(car on « épargne » ou plutôt retire la matière que l’on ne souhaite pas imprimer).
L’encre se pose sur la partie du support qui n’a pas été gravée.
Puis on applique de l’encre spécifique à l’aide d’un rouleau adapté sur le support,
et on va presser celui-ci contre un papier ( à l’aide d’une presse ou d’un pressoir manuel) afin de créer l’empreinte de notre motif.
Quels outils?
Les outils principaux dont vous avez besoin pour faire de la linogravure sont:
– du linoleum ou une gomme douce comme support
– des gouges: ce sont les outils pour graver
– de l’encre spéciale linogravure
– une petite plaque (plastique ou cuivre) ou du papier journal pour étaler l’encre avant de l’appliquer
– des rouleaux pour encrer votre support une fois l’encre prête
– du papier contenant au minimum 50% de coton dans l’idéal
– une presse ou un pressoir manuel pour bien faire pénétrer l’encre dans le papier
Nous détaillerons dans nos prochains articles quel matériel nous utilisons
et nos petites préférences en la matière… 🙂
Pour découvrir des exemples de réalisations, c’est ici!
Négatif ou positif?
On peut faire de la linogravure de deux façons: en positif ou en négatif.
Sur les photos ci-contre, nous avons gravé le même motif, en positif, et aussi en négatif.
Sur la photo 1, le sujet (feuillage) est imprimé tel quel, en bleu,
on est dans le positif, ce qui signifie que l’on a au préalable retiré toute la matière autour du sujet.
Sur la photo 2, le sujet est gravé, ce qui permet une impression en négatif :
le feuillage est blanc car non imprimé.
La méthode la plus simple et la plus rapide pour commencer,
est de graver en négatif comme sur la photo 2,
car cela reste la technique la plus proche du dessin et donne de jolis résultats immédiats.
1- impression du motif feuillage en positif
2- impression du motif feuillage en négatif
Pour la petite histoire…
La linogravure est née en Angleterre en 1863.
Le fameux linoleum qui servait à la base à récouvrir les sols, a été utilisé pour la gravure à partir de 1900.
Cette méthode est dérivée de la xylographie qui utilise les mêmes procédés.
On a considéré longtemps la linogravure comme
« le bois du pauvre, servant d’amusement à l’écolier ou pour la gravure d’amateur »
car contrairement à de la gravure sur bois, elle est beaucoup plus facile et rapide.
Pourtant, certains artistes de renom tels que Matisse ou Picasso l’ont utilisée,
parfois en la détournant de son but premier (gaufrage, faibles tirages, …)
À partir des années 1950, on doit à Marcel Fiorini le procédé de gravure
en taille-douce : on grave cette fois en creux sur une plaque de métal,
l’encre se déposant dans ces creux.
(à l’inverse de la taille d’épargne où l’encre est appliquée en surface)
Bonjour Cécilia,
Merci pour cet article. Il est très complet. Je pense me mettre à la linogravure très bientôt et c’est super d’avoir des références pour bien débuter. D’ailleurs, auriez-voud des livres à me conseiller pour débuter en linogravure ?
En vous remerciant par avance,
Hélène Lecoultre
Merci Hélène, j’avoue ne pas du tout avoir lu de livre en la matière, seule la pratique et les conseils d’initiés m’ont fait progresser! Vous pouvez aussi chercher des ateliers d’initiation, il y en a de plus en plus en la matière. En espérant qu’ils pourront avoir lieu de nouveau bientôt.